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Le texte du conte et des chansons

Crabouille et le livre magique

 

     Il y a longtemps, bien longtemps, perdu au coeur de la forêt, dormait un petit village. Des arbres bordaient les chemins. La vie y était paisible. Les gens étaient heureux et les enfants jouaient, riaient.

 

   A la lisière de la forêt, dans une petite ferme au toit de chaume, habitait un pauvre paysan. Il se prénommait Barnabé. Il était habillé d’un pantalon rapiécé, d’une veste toute déchirée et d’un vieux chapeau de paille sous lequel il cachait de beaux yeux clairs qu’il tenait de son grand-père. Il était chaussé de beaux sabots de bois.

 

     C’était un vieil homme plein de ressources. Il avait très bon coeur ; il partageait souvent le foin de ses bêtes avec celles des voisins. A l’automne, il invitait les enfants à venir remplir leurs paniers de pommes. Ce brave homme ne savait ni lire, ni écrire, mais il adorait raconter des histoires aux enfants sous son pommier aux branches arrondies.

 

     Le printemps arrivait à grands pas et les bourgeons s’ouvraient au soleil. Myosotis, primevères et jonquilles éclairaient de mille feux le jardin de Barnabé. Un jour, de bon matin, il décida de labourer son champ. Il se dirigea vers la grange pour chercher sa charrue et y atteler ses boeufs. La journée fut rude car le champ était grand et les bêtes fatiguaient. Au coucher du soleil, en terminant son dernier sillon, la charrue butta sur un objet.

 

LA CHANSON DU PASSE SIMPLE

 

Ce jour-là

Son champ il laboura, a.i, a.s, a

Un objet pointu il aperçut, u.s, u.s, u.t

Un coffre il découvrit, i.s, i.s, i.t

Son souffle il retint, i.n.s, i.n.s, i.n.t

C’est si simple, le passé simple

 

Il le souleva méticuleus’ment et le posa

Il le nettoya, le tourna, le retourna

Il le secoua, le jeta, prit un outil et força

Il essaya de l’ouvrir mais il ne réussit pas

 

Fatigué et découragé, il eut une idée

Sur une pierre il s’assit, sa faucille il saisit

Sur le coffre il la brandit et cela fit grand bruit

De l’ouvrir il eut peur mais il écouta son coeur

 

   Le coffre était en bois de chêne. A l’intérieur, il découvrit un livre étrange. Il était très vieux et couvert de poussière. Sa couverture de cuir portait des inscriptions dorées. Ses pages en parchemin étaient toutes jaunies. En l’ouvrant, il entendit une mélodie si douce et si étrange qu’il sursauta. Il avait l’impression de rêver. Cette mélodie l’ensorcelait. C’est alors que des lettres couleur d’or s’envolèrent du livre, tournèrent autour de lui comme un tourbillon puis reprirent leur place dans le livre. Quelques-unes s’échappèrent dans la forêt. Il les suivit des yeux.

 

     Reprenant le livre, Barnabé, stupéfait, découvrit alors qu’il savait lire. Il s’assit sur le coffre et lut quelques pages de l’histoire. Il était si passionné qu’il ne sentait plus la fraîcheur du soir sur son visage. Le vieil homme était heureux car enfin son rêve pouvait se réaliser : il pourrait raconter tant de nouvelles histoires !

 

     Le lendemain matin, dès l’aube, il rassembla tous les enfants des fermes voisines sous son pommier. Quand ils furent installés, Barnabé commença à leur lire une très belle histoire. Il lisait doucement. Emerveillés par le récit, tous écoutaient attentivement. Ils restaient là bouche-bée, les yeux écarquillés. Quand il voulut raconter la fin de l’histoire, il découvrit des pages blanches où il n’y avait plus de lettres. Cela le rendit très malheureux. Comment pourrait-il finir l’histoire ?

 

    A une lieue de là, habitait une méchante sorcière. Elle s’appelait Crabouille. Elle avait très mauvais caractère. C’était une jeteuse de sorts ; à chaque fois qu’elle prononçait une formule magique, elle avait le hoquet. Quand elle était en colère, elle transformait les enfants en chiens et en chats.

 

 

            LA CHANSON DE L’IMPARFAIT

 

A.i.s  a.i.s, a.i.t, i.o.n.s, i.e.z et a.i.e.n.t

Elle grognait, elle soufflait, elle criait

Ca chante ait, c’est l’imparfait

 

            Elle avait un nez crochu avec une grosse verrue

Son chapeau était pointu, des yeux d’chat y’étaient pendus

Elle portait des souliers tissés avec des  toiles d’araignées

Ses dents étaient toutes cassées et sa peau toute fripée

 

Sur un pupitre était posé un vieux grimoire de magie noire

Dans un drôle de chaudron, elle mélangeait des potions

Sur un petit feu de bois mijotaient des yeux de chats

De la bave de crapauds et des langues de boas

 

     Un matin, Crabouille décida de préparer une potion ; il lui manquait quelques ingrédients. Elle prit son panier en osier, ferma la porte du manoir et partit sur le chemin de la forêt. Elle commença par cueillir des herbes : du thym, de la citronnelle, des orties. Soudain, elle fut attirée par quelque chose d’étrange sur le tronc d’un arbre. Curieuse, elle s’approcha tout doucement, pensant que les formes noires qu’elle apercevait étaient des insectes qui lui serviraient pour préparer sa tisane préférée, la tisane de crapauds. Mais quelle surprise en découvrant des lettres dispersées sur le tronc de l’arbre. D’où cela pouvait-il provenir ?

    

     Tout à coup, à son grand étonnement, les lettres se déplacèrent et se mirent en ordre en formant des mots puis des phrases. Elle se dit que ces lettres provenaient sûrement d’un livre magique. Il fallait absolument le récupérer. Elle se cacha derrière un buisson et attendit.

  

    Au même moment, Barnabé quittait le village pour partir à la recherche des lettres dans la forêt, emportant avec lui le précieux livre. Le soir venu, les enfants ne le voyant par rentrer, s’inquiétèrent de son absence. Ils se réunirent sous son pommier et discutèrent. Ils étaient bouleversés, malheureux. L’un d’eux, le plus âgé, monta sur un tronc d’arbre et prit la parole : « Ecoutez les amis, la situation est grave ; Barnabé a disparu. Il faut que l’un de nous parte à sa recherche »

 

    C’est alors qu’un petit garçon, attristé par la disparition du paysan, s’assit à l’écart sur une pierre. Il s’appelait Marcellin. Il avait les cheveux châtains, des yeux noisette, quelques taches de rousseur sur son visage. C’était un garçon habile et courageux. Il remarqua, à ses pieds, un escargot venu d’on ne sait où, qui s’approchait de lui. C’était un escargot un peu plus gros que les autres. Il possédait des antennes rigolotes.. Tout à coup, un rayon de soleil caressa sa coquille qui se transforma en une boule de cristal. L’enfant vit apparaître une image : Barnabé était accroupi dans une malle sur laquelle était assis un dragon. Le garçon frotta bien ses yeux. Il ne rêvait pas : dans la coquille de cristal, le paysan s’adressa à lui : « Je suis dans une tour, prisonnier de la sorcière Crabouille qui a volé le livre, viens vite à mon secours ! ».

 

     A ce moment, un nuage cacha le soleil et la coquille reprit sa forme. L’image disparut. Marcellin raconta son histoire aux autres enfants mais personne ne le crut car il était le seul à avoir vu la coquille se transformer en boule de cristal. L’escargot, qui était resté près de lui, réfléchit quelques instants et dit : « C’est toi qui iras délivrer Barnabé, car tu es le plus courageux ! »

 

LA CHANSON DU FUTUR SIMPLE

 

Demain matin, tu te mettras en chemin

Je t’accompagnerai, je te guiderai

Des gentils lutins t’accueilleront

Le futur simple nous chanterons

R.a.i, r a.s, r a, r o.n.s, r e.z, r o.n.t

 

Par le chemin de la forêt tu partiras

Une belle rivière tu longeras

Un compagnon tu rencontreras

Et avec lui tu voyageras

 

L’arbre le plus haut de la forêt tu chercheras

Au sommet du grand chêne tu grimperas

Quand la pie voleuse son nid quittera

Une pierre en cristal tu découvriras

 

     Marcellin se répéta toute la nuit les conseils de Monsieur l’escargot. Dès l’aube, il quitta le village et se mit en route en chantant avec son harmonica. Après avoir demandé son chemin à un écureuil, il arriva au village des lutins qui lui remirent le miroir magique. Tout se déroula comme l’avait prédit l’escargot. Il avait maintenant, en sa possession, le poil d’âne, les feuilles de menthe, le trèfle à quatre feuilles, la pierre en cristal. Marcellin poursuivit seul son chemin, son ami l’escargot ayant décidé de rester chez les lutins.

 

     Il marchait depuis longtemps à travers bois et chemins quand il aperçut un chat assis sur le bord du sentier. C’était un petit chat tigré. Il avait de beaux yeux vert-émeraude, une queue longue et touffue, des griffes affûtées, un petit sourire coquin.  Il semblait très poli.  « Bonjour, mon jeune ami. Où t’en vas-tu de si bon matin? Demanda-t-il ». Le jeune garçon, étonné d’entendre un chat parler, lui répondit : « Je m’en vais au manoir de la sorcière pour délivrer un pauvre paysan qui est prisonnier                    

- Surtout ne va pas chez Crabouille, dit le chat d’une voix effrayée J’étais son fidèle compagnon mais un jour il m’est arrivé une mésaventure ».

 

LA CHANSON DU PASSE COMPOSE

 

Le passé composé, c’est un temps du passé

Auxiliaire au présent et participe passé

Je me suis enfui car la sorcière m’a chassé

J’ai pleuré, j’ai miaulé, c ‘est le passé composé

 

Un après-midi, j’ai poursuivi une souris

Elle m’a dit : « T’es pas gentil »

J’ai dérapé, elle s’est échappée

Dans le chaudron, je suis tombé

 

La potion a débordé

Crabouille a été éclaboussée

Des boutons lui ont poussé

De la tête jusqu’aux pieds

 

     Quand il eut terminé son histoire, Marcellin eut pitié de lui ; ils devinrent amis. Il lui proposa de faire route avec lui. Les deux amis reprirent leur chemin, marchèrent longtemps, traversèrent  des prairies, des vignobles, des champs de blé... Fatigués, ils s’arrêtèrent et s’assirent sur un gros rocher. Tout à coup, ils sentirent que la pierre s’enfonçait.

 

     Les deux amis tombèrent dans un endroit étrange. Le chat reconnut le souterrain de la sorcière. Il proposa de guider Marcellin à travers toutes les galeries. « Ne me quitte pas, dit-il, je connais le souterrain comme ma poche ! ».

 

LA CHANSON DE l’IMPERATIF

 

Suis mes ordres, écoute mes conseils

Ne va pas par là, prends plutôt ce chemin

Ne te décourage pas, aie confiance en moi

Sois attentif, c’est l’impératif

 

Dépêche-toi petit malin et prends ce chemin

Attrape cette torche, éclaire ce porche

Vite, courons, faisons attention

Tout au fond habite un griffon

 

Prends cette grosse corde mais évite de la tordre

Si tu es prêt, passe au-dessus du muret

« Suivez-moi pour trouver la sortie »

Dit une gentille petite souris

 

     Ils avaient enfin réussi à trouver l’entrée du manoir. « Merci, gentille petite souris, dirent le chat et le garçon. Veux-tu te joindre à nous ? ». La souris accepta avec plaisir. Après avoir ouvert la porte grinçante, les compagnons se trouvèrent dans une salle où il y avait des choses étranges et poussiéreuses. Devant eux, se trouvait un escalier en colimaçon. Ils se demandaient où il pouvait mener. Alors, sans attendre, ils le montèrent marche par marche et arrivèrent devant une porte fermée à clef.

 

     Marcellin, découragé, s’apprêtait à faire demi-tour quand le chat l’interpella : « Marcellin, attends, j’ai la clé ; tu te souviens, je l’ai prise dans la poche de Crabouille ». Le chat la tendit au garçon qui la glissa dans la serrure. Qu’allaient-ils trouver ? .Avant d’ouvrir la porte, Marcellin sortit de son sac son miroir magique qui lui renvoya l’image de la pièce. Il resta pétrifié. La sorcière était là, penchée sur son chaudron. Elle mijotait une tisane de crapauds. Elle avait un visage terrifiant. Alors le chat proposa un plan : il éloignerait Crabouille pour que Marcellin puisse récupérer le livre de Barnabé. Le petit garçon ouvrit la porte. Le chat se faufila dans la pièce et bondit entre les jambes de la sorcière. Crabouille, furieuse de le revoir, devint verte et blanche comme un poireau et, musique le poursuivant avec son balai, sortit du manoir. Elle courait après lui en hurlant : « Viens ici, sale chat ! ».

 

     Pendant ce temps, nos deux amis, Marcellin et la souris, se faufilèrent discrètement dans la pièce à la recherche du livre. De sa bourse, le petit garçon sortit délicatement la pierre en cristal qu’il frotta avec le trèfle à quatre feuilles... C’est alors qu’apparut, sur une des facettes du cristal, l’image d’un hibou endormi sur une poutre, serrant dans ses pattes le livre. Marcellin sortit alors de sa poche le poil d’âne magique. Il le laissa s’échapper de sa main et le suivit des yeux. Le poil d’âne, en s’envolant, frôla le hibou qui était allergique. Celui-ci éternua très fort : « Atchoum ! ». Déstabilisé, il vacilla ; le livre tomba sur la tête de Marcellin qui sursauta de peur. Le garçon récupéra le précieux livre. Il le feuilleta : les lettres étaient bien revenues à leur place.

 

     Marcellin, heureux, remercia chaleureusement le hibou et lui offrit quatre belles feuilles de menthe bien parfumées pour soigner son allergie. Celui-ci interrogea le garçon sur les raisons de sa présence au manoir. Marcellin fit le récit de toute son aventure et lui fit part de son souhait de se débarrasser de la sorcière. Le hibou, qui était en vérité très savant car, depuis des années, il observait la sorcière, dit au garçon : « Je peux t’aider à fabriquer une potion car je connais le grimoire comme mes plumes ». Il mit ses vieilles lunettes sur son bec et s’adressa à l’enfant.

 

CHANSON DU SUBJONCTIF

 

Il faut que je te lise la recette E

Que tu rassembles les éléments E.S

Pour qu’en sauterelle Crabouille se transforme E

Que nous nous pressions pour faire la potion I.O.N.S

Il est très important que vous réussissiez I.E.Z

Que les ingrédients soient très bien mijotés E.N.T

Avec le subjonctif, qu’on ne soit plus craintif

 

Il faut que tu prennes 18 langues de serpents

3 cuillères à soupe de cervelle d’hirondelles

5 longues oreilles de lapins nains

10 araignées boiteuses, 3 mygales vénéneuses

Que tu mélanges le tout

Et le cuises à feu doux

Dans un faitout

 

Il faut que tu ajoutes 1 verre de jus de sangsues

100 grammes de champignons vénéneux, 2 yeux de boeufs

50 grammes de plumes de corbeaux,

2 grosses cornes de capricornes

Que tu laisses bouillir

Dix petites minutes

Foi de grand-Duc

 

   Marcellin se mit à préparer la potion. La souris lui fut d’une aide précieuse. Elle lui apporta tous les ingrédients. Quelques minutes plus tard, la potion était prête. L’enfant recueillit le jus et le versa délicatement dans le chaudron de la sorcière où mijotait la tisane de crapauds.

 

   Peu de temps après, le chat revint tout essoufflé car il avait beaucoup couru. La sorcière, toute énervée, apparut à son tour sur le seuil de la porte. Assoiffée, elle se précipita sur son chaudron, se versa une louche de tisane de crapauds dans une écuelle et but d’un seul trait. Quelques instants plus tard, elle se transformait en sauterelle. Le chat, qui attendait ce moment depuis bien longtemps, lécha ses babines, mit son bavoir et n’en fit qu’une bouchée.

 

  « Vite, dépêchons-nous ! Allons chercher Barnabé qui est prisonnier dans la tour. Il va commencer à s’inquiéter, s’exclama Marcellin ». Le petit garçon avait un peu peur ; il se rappelait la vision du dragon. Mais... comment était-il ce dragon ? Le chat lui expliqua.

 

LA CHANSON DU PRESENT

 

E, es, e, il grogne, il ronchonne

Is, is, it, tout’ les nuits, il gémit

S, s, t, il dort en ce moment

C’est l’indicatif présent

 

Ses cornes sont pointues, il est de vert vêtu

Sa flamme est très puissante et ses griffes tranchantes

Des oreilles d’éléphant et de grandes dents

Des yeux globuleux, une langue de feu

 

Ronchon est un colosse, il a une montre en os

Quand il n’est pas content, il fait sa tête d’enterrement

Chaque matin, dans un village, il fait une envolée

Au marché, sa salade, il va chercher

 

    Sans plus tarder, les trois compagnons se dirigèrent vers la tour. Elle était lugubre, délabrée, surmontée d’un petit toit pointu en ardoises. Au sommet trônait une girouette qui tournait à chaque fois que le dragon piquait une colère. Les trois amis empruntèrent un escalier étroit dont les marches étaient usées par le temps. Ils arrivèrent en haut de la tour. Le dragon était là, assis sur la malle. Il était endormi. C’était l’heure de la sieste. A son cou, pendait une clé.

« Comment faire pour la récupérer ?  Interrogea Marcellin

- Ronchon a un point faible, déclara le chat. Il a horreur des chatouilles. »

La souris proposa son aide : « Moi, je peux vous aider car je suis petite. Je pourrais grimper sur son dos, il ne me verrait pas ! ».

     Et, grattant ses petites pattes, elle sauta sur le dragon et le chatouilla au cou. Ronchon se réveilla en sursaut et se mit à rire aux éclats en gigotant de partout. En essayant d’attraper la souris, il se gratta violemment le cou et s’arracha une de ses plus belles écailles. Il hurla de douleur. « Ne pleure pas, dit Marcellin, je ne te veux pas de mal !  Je viens délivrer notre ami Barnabé. Il me faut la clé !».

 

LA CHANSON DU CONDITIONNEL

 

Si tu me donnais la clé

De cette tour je te délivrerais

Au village je t’emmènerais

R.a.i.s, r.a.i.s, r.a.i.t, r.i.o.n.s, r.i.e.z, r.a.i.e.n.t

Ah ! Que c’est amusant le conditionnel présent

 

Dans une chaumière, je te conduirais

Je te cajolerais, je te guérirais

Ton ami, je deviendrais

A lire, à écrire, je t’apprendrais

 

Je te présenterais aux petits-enfants

Qui sur ton dos joueraient au toboggan

Ils grimperaient sur tes ailes

Vous voleriez jusqu’au ciel

 

Un grand lit tout en bois, je te construirais

De bisous câlinous je te couvrirais

A cracher du feu, je t’autoriserais

Pour griller les poules que tu dégusterais

 

     Ronchon, tout ému par ces paroles, détacha la clé de son collier et la tendit à Marcellin en signe d’amitié. Le petit garçon l’introduisit dans la serrure de la malle. « Vite ! Je n’en peux plus, suppliait le paysan ». La malle s’ouvrit. Barnabé retrouva enfin la liberté. Son regard croisa celui du dragon et il trembla de peur. « Ne t’inquiète pas, dit Marcellin, Ronchon est maintenant notre ami. Nous avons vaincu la sorcière. Il n’y a plus de danger ! ». .

 

    Barnabé, Marcellin, le chat et la petite souris s’installèrent sur le dos de Ronchon et s’envolèrent vers le village. Quand ils arrivèrent, les villageois, affolés à la vue du dragon, coururent de tous côtés. Barnabé les rassura. Le soir, à la belle étoile, une grande fête fut organisée. Ronchon, bien sûr, s’occupait des grillades. Pendant ce temps, Barnabé, aidé de Marcellin, fabriquait des lits pour les nouveaux amis : un grand lit en bois pour Ronchon, un panier en osier pour le chat. Le paysan sortit ensuite d’un tiroir une vieille boîte d’allumettes. Ce serait le lit de la petite souris. Les trois amis furent émus de leurs cadeaux.

 

     Après avoir dégusté les grillades préparées avec amour par Ronchon, les enfants, impatients de connaître la fin de l’histoire, s’installèrent sous le pommier aux branches fleuries. Le chat et la souris étaient assis sur les genoux de Marcellin. Ronchon, quant à lui, écoutait attentivement la lecture mais, au bout d’un moment, il était si épuisé qu’il s’endormit profondément. On l’installa dans la grange de Barnabé dans son grand lit tout neuf et Marcellin lui fit son bisou de minuit.

 

    Le petit garçon, le chat, la souris et Ronchon devinrent de grands amis. Chaque matin, sous le pommier de Barnabé, ils se réunissaient avec les enfants du village pour écouter le vieil homme si passionné par la lecture. Ils purent enfin apprendre à lire. Barnabé avait réalisé son plus beau rêve.

 

     Ronchon était devenu l’ami des enfants ; il adorait les promener sur son dos. Il rendait souvent des services aux paysans qui le récompensaient en lui offrant des poules et des salades.

 

     Le calme était revenu dans le petit village….  Depuis ce temps-là, villageois et dragon vivent en paix.

 

 

                                                                                                          

 

Texte écrit par les élèves de la classe de 6ème B du Collège Saint Théophane Vénard

et leur professeur Mme Evelyne Petit

 

CD conte pour apprendre la conjugaison en chantant

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