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conte musical

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L'érable, le petit sapin et le violon

 

        Entrez dans le monde magique d’une forêt enchantée et partez à la rencontre d’un petit luthier au talent merveilleux… Au fond de sa chaumière, malgré l’interdiction du roi, il confectionne un violon exceptionnel qui ne pourra être joué que par un troubadour au coeur pur…. Mais le méchant Roi-sans-coeur veille et emprisonne le petit luthier qui retrouvera la liberté grâce au troubadour et à son violon au pouvoir merveilleux….

 

        Une très belle histoire illustrée d’une vingtaine d’extraits de musique classique, joués par le QUATUOR LIGER, un quatuor à cordes nantais.

 

   Schubert, Bach, Beethoven, Tchaïkovski, Paganini, Brahms….et d’autres, illustrent le texte d’une manière très vivante, permettant ainsi aux enfants de découvrir la musique classique.

 

        Une très belle aventure réalisée par des élèves de 6ème en cours de Français, alliant le plaisir de créer une belle histoire et de travailler avec des professionnels de la musique.

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projet d'écriture

 

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Le texte du conte

 

             Dans un lointain royaume, il y avait une forêt étonnante, pleine de vie. C’était une petite forêt, si petite qu’on se demandait comment elle pouvait abriter autant d’écureuils, d’oiseaux, de nids, de chouettes, de champignons et de mousse. Beaucoup d’arbres de tous âges y habitaient. Nous étions le 5 décembre. L’hiver arrivait à grands pas. La forêt était toute blanche. Les oiseaux se blottissaient dans leurs nids. Le matin, ils réveillaient les arbres tout en douceur. Ce jour-là, il faisait très froid. Le vent soufflait de plus en plus fort, les branches se balançaient et les arbres avaient l’air de danser. Tout à coup, quelques flocons de neige commencèrent à tomber, le cri d’une chouette retentit…

 

            Or ce 5 décembre, jour du rassemblement autour du Vieux Chêne, tous les arbres furent invités à parler de leur vie dans la forêt. Et chacun dit ce qu’il avait à dire :

            « Moi, je suis beau et je me vante, dit fièrement le châtaignier. Mes racines sont grosses, bien plus grosses que les vôtres. C’est moi le plus beau. Je donne des fruits et je sers à quelque chose. Les gens viennent les ramasser à l’automne. 

            - Moi, je commence à me faire vieux, répliqua le frêne d‘une voix lasse. J’ai des rides, je suis un peu tordu. J’ai des branches mortes et des bosses au dos ; je n’y vois plus très bien ; la nuit est toujours tombée pour moi. Je ne sais plus chanter, mes dents sont usées : j’aurais bien besoin d’un dentier. 

            - Moi, je suis tout jeune et tout mignon, s’exclama le bouleau. Tous les champignons sont à mes pieds. Je ne suis pas frileux, je ne suis pas chatouilleux et je n’arrête pas de grandir. 

            - Moi, je n’ai rien fait de bien dans ma vie, reprit l’érable. Les nuages se posent sur mon feuillage et les oiseaux oublient que je suis un arbre.

            - Moi, j’en ai assez d’être planté là, j’aimerais me promener, voyager, chanter, connaître le monde, dit le petit sapin tout plein de vie. Â»

 

           Alors Grand Chêne prit la parole : « Moi, je suis le roi de la forêt. J’ai mes glands à partager et je ne les donne pas aux hommes comme le châtaignier. Mes feuilles sont en forme de dentelle. Je passe par toutes les couleurs ; j‘ai de la force dans mes racines. J’offre mes branches à tous les animaux de la forêt Â» Et tous les arbres, châtaigniers, sapins, érables, bouleaux, frênes, peupliers, marronniers et arbustes, se mirent à danser en rond autour de Grand Chêne. Tandis qu’ils dansaient encore, ils virent s’approcher deux hommes : un petit luthier, son jeune apprenti qui était aussi bûcheron et leur ami le Castor. Tous les arbres, sauf les plus jeunes, comprirent ce qui allait arriver. Ils s’agitaient. Ils n’étaient pas tous d’accord sur l’attitude à prendre. Le petit sapin dit à son vieil ami l’érable : «Moi, je n’ai pas envie d’être coupé. Je suis trop jeune. Je n’ai pas encore eu le temps de visiter la terre. Et puis, j’ai poussé à tes côtés, je n’ai pas envie d’être séparé de toi Â». En effet, l’érable connaissait depuis longtemps le petit sapin. Le pauvre avait perdu ses parents à sa naissance. Ils avaient été coupés par un bûcheron.

 

           Le frêne prit la parole, il avait de l’expérience : « Il va couper l’un d’entre nous et nous allons perdre notre âme… Â» Et Grand Chêne ajouta : « Nous sommes nés ici, nous avons grandi ici et nous n’allons pas vieillir là ? Ne nous laissons pas abattre, résistons ! Ils vont voir de quel bois on se chauffe ! Â» Et soudain, un autre arbre se mêla à la conversation : « Non, on ne veut pas se faire couper par une méchante hache car cela nous fera mal et on n’ira pas au paradis des arbres. On veut être coupé par notre ami le castor Â». Le petit sapin, à son tour prit la parole : « Moi, je veux bien être coupé, mais à condition que ce soit par un homme qui nous redonne notre âme en nous faisant jouer de la belle musique douce. Â» Et tous agitèrent leurs branches pour l’acclamer.

 

            Le petit luthier, son apprenti et le castor s’approchèrent de l’érable et du petit sapin. Le castor prit la parole :

            « Voulez-vous être coupés par mes jolies dents ?

            - Oui, répondirent les deux arbres

            - Mais je n’ai pas assez de bois ? dit le petit sapin

            - Ce n’est pas grave dit le petit luthier, je te mélangerai avec ton ami le vieil érable. Je vous ferai chanter, je vous ferai vivre ; vous resterez ensemble pour toujours Â».  

 

            Alors le petit luthier et son jeune apprenti, aidés du castor, emportèrent le bois, suivis des animaux de la forêt. Parmi eux, un écureuil se baladait. On aurait dit que c’était un compositeur qui cherchait des notes de musique.

 

            Le petit luthier habitait une vieille chaumière au fond de la forêt. Les murs étaient en bois un peu clairsemé pour laisser entrer la lumière. Son atelier était plutôt petit. Tous ses outils étaient bien rangés. Il y avait une grande table au milieu : deux planches de bois y étaient posées ; c’était l’apprenti qui les avait coupées. Au plafond, une vingtaine de violons étaient suspendus. Ca sentait bon le vernis. Sa petite maison servait aussi d’hôtel pour les petits animaux de la forêt ; une araignée, un écureuil et un pic-vert y habitaient ; des souris et des gerbilles avaient fait leurs nids dans des copeaux de bois. Des chauves-souris profitaient d’un vieux fil à linge pour se suspendre et renifler les bonnes odeurs ; parfois, elles battaient des ailes pour sécher le vernis des instruments.

 

            Le temps passa. Un jour, le petit luthier commença à fabriquer un violon. Il prit un morceau du petit sapin et en fit la table. Avec le vieil érable, il sculpta le fond et la tête de l’instrument. Alors le pic-vert se mit à creuser les trous des chevilles. Il ne restait plus qu’à poser les cordes. Dans un petit coin de la chaumière, une araignée tissait des fils ; c’étaient des fils très solides. Le petit luthier les prit et en fit des cordes. Il les posa mais le violon ne chantait pas encore. Il lui manquait une âme. Alors il alla en chercher une sur une étagère ; c’était une âme très vieille ; elle avait cent deux ans ; elle était un peu sourde mais elle savait encore très bien vibrer. Le petit luthier la glissa dans l’instrument et le violon se mit à chanter. Pendant tout ce temps, le jeune apprenti observait son maître et lui tendait les outils. Alors, le petit luthier fabriqua un archet ; avec des crins de cheval qu’il gardait précieusement dans une boîte au fond d’un tiroir, il confectionna une jolie mèche qu’il fixa sur le bois. Il prépara ensuite le vernis pour donner une belle couleur à l’instrument. Le pic-vert, quant à lui, trempa sa queue dans l’encre pour dessiner la ligne noire sur le violon. Le petit luthier était heureux. Le violon était magnifique. Il avait un son merveilleux.

           

            En ce temps-là, Le roi Edgar régnait sur ce royaume. C’était un homme très grand et très fort. Mais depuis la mort de sa femme, son coeur s’était endurci, il ronchonnait sans arrêt, il était devenu odieux avec tout le monde. Lorsque les paysans n’avaient pas fait de bonnes récoltes, il les obligeait quand même à payer leurs impôts. S’ils ne lui obéissaient pas, il les fouettait, les jetait dans des cachots remplis de rats et d’araignées et les condamnait à mort. Le roi Edgar était sans pitié. Tous ses sujets l’appelaient « Roi sans coeur Â». Sa femme, quand elle vivait, aimait beaucoup la musique. Le roi adorait l’entendre jouer mais depuis qu’elle était morte, la moindre note réveillait sa douleur ; c’est pourquoi il avait interdit la musique dans tout le royaume. Toute personne trouvée en possession d’un instrument était aussitôt jetée en prison. Le roi sans coeur les appelait « les instruments de torture Â». Il refusait même de voir ses propres enfants Apoline, Pauline et Clément car ceux-ci ressemblaient trop à leur mère. Il alla jusqu’à interdire dans les écoles l’apprentissage de la musique.

 

           Roi sans coeur aimait beaucoup la chasse. Souvent, pour se rendre sur ses terres, il traversait la petite forêt. Quand les arbres dormaient, il les réveillait avec son cor de chasse. Il y en a même un qui avait des doigts de sorcière et qui voulait le griffer. Presqu’à chaque fois, le roi cassait les branches qui gênaient son passage et les coupait pour en faire des lances et des flèches. Les troncs, qu’il prenait pour cible, étaient presque tous abîmés. Bref, il ne respectait plus rien ni personne.

 

            Or, un jour, un troubadour arriva dans le pays et se rendit chez le petit luthier qui vivait caché dans la forêt. C’était un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux marron. Il portait des habits rapiécés. Il avait avec lui un violon et demanda au petit luthier s’il voulait écouter son instrument. Celui-ci, heureux de l’avoir comme client, accepta avec plaisir. Et lorsque le troubadour joua de son violon, il en sortit un très joli son.

 

            Ce jour là, Roi sans Coeur était parti, avec sa cour, chasser le lapin, le sanglier, le renard et l’hermine. A un moment, il s’égara. Alors qu’il essayait de retrouver son chemin, il entendit, sortant d’une petite chaumière perdue au milieu des grands arbres, un air doux et mélodieux. Il se demanda qui osait défier sa loi. Il ouvrit brutalement la porte de la chaumière et se jetant sur le troubadour, arracha et brisa l’instrument.

 

Tous les animaux, amis du luthier, se liguèrent contre le roi pour le faire sortir. « Roi méchant, roi sans coeur Â» criaient-ils en le poussant vers la porte. « Je me vengerai ! Â» cria le Roi en claquant la porte.

           

            Le troubadour, lui, était très triste de ce qui venait d’arriver. Il pleurait à chaudes larmes. Il essaya de récupérer tous les morceaux pour recoller son violon mais malheureusement n’y arriva pas.        « Cet instrument ne fera plus jamais un beau son, l’âme est cassée, mais si vous voulez, j’ai un violon tout neuf Â». dit le petit luthier pour le consoler. Il lui proposa le violon qu‘il venait de fabriquer avec l‘érable et le petit sapin.

            « Puis-je l’essayer ? demanda le troubadour

            - Cet instrument a des pouvoirs étranges, extraordinaires. Si vous n’avez pas le coeur pur, vous ne pourrez pas en jouer Â» répondit le petit luthier.

 

            Le troubadour prit le violon. Il composa une musique qui ouvrait les coeurs. C’était si beau que les arbres de la forêt en furent émerveillés. Les petits animaux étaient si contents qu’ils se mirent à danser sur la musique. Ce son merveilleux était accompagné du souffle du vent. Le luthier avait les larmes aux yeux car jamais personne n’avait joué comme cela, avec autant d‘amour et de douceur…alors, il lui offrit l’instrument.

 

            Le troubadour le remercia et repartit de village en village. Le temps passa. Tous les habitants du royaume connaissaient en secret ses chansons. Tout le monde parlait de lui et on se pressait pour le voir, tant sa musique était belle à écouter. Avec son violon, il répandait la joie dans les coeurs. Entre-temps, le Roi avait fait jeter le petit luthier en prison. Un jour, le troubadour s’en alla au marché, près du château du Roi et se mit à jouer de son violon. Sa musique douce envoûta les villageois. L’entendant, le roi se mit à la fenêtre d’une des tours du château. « Roi méchant, roi sans coeur, Roi gentil, Roi grand coeur Â» chantait le troubadour. Les habitants étaient si émus qu’ils pardonnèrent au Roi. Ils reprirent sa chanson pour l‘attendrir. Celui-ci était émerveillé. Des larmes coulaient de ses yeux car il repensait à sa famille. Son âme s’apaisa; il ouvrit son coeur. Il fit venir près de lui ses enfants et les prit dans ses bras. Alors, il jeta son or par-dessus les fenêtres et libéra tous les prisonniers, dont le petit luthier qui retrouva avec joie son atelier. Il était si heureux qu’il offrit un violon au roi. Celui-ci pria alors le troubadour de lui apprendre à jouer de son instrument. Le troubadour lui dit : « Oui, mais à condition que vous gardiez votre coeur ouvert en faisant chanter l’âme du violon Â». Le roi répondit : « Je serai un bon roi. Je n’emprisonnerai plus personne. Je serai toujours juste avec mes sujets Â».

 

            Les villageois étaient heureux. Ils pouvaient enfin danser en chantant les airs du troubadour. La nouvelle se répandit dans tout le royaume et la musique fut à l’honneur. Pendant ce temps, au château, le Roi, le troubadour, le petit luthier et son apprenti préparaient une fête pour les arbres de la forêt. Ils composaient des airs joyeux. Le roi et le troubadour jouaient de leurs violons, le luthier du violoncelle et l’apprenti de l’alto.

 

            Le 11 juin arriva. Depuis longtemps, le roi ne chassait plus et tous les animaux lui faisaient fête. C’était le printemps, la forêt était pleine de vie, le soleil éclairait les feuilles. Le vent chantait dans les arbres. Les oiseaux dansaient en faisant des trilles mélodieux. Ce jour là, les quatre musiciens se rendirent dans la petite forêt. En arrivant, ils se mirent à jouer un air très gai pour réveiller Grand Chêne. Frênes, bouleaux, marronniers, châtaigniers, peupliers, sous le charme de la musique, se mirent à danser. Ils remuaient leurs feuilles et leurs branches. L’érable et le petit sapin étaient heureux : le petit luthier leur avait rendu leur âme. Le violon était magnifique. Il avait une belle couleur dorée Quand il jouait, il rayonnait d’argent. Le chant de l’herbe accompagnait les musiciens. Le quatuor fut une vraie réussite ; l’âme des arbres vivait dans les instruments ; toute la forêt reprenait sa nature. Les glands et les châtaignes se mirent à germer. Les animaux de la forêt faisaient une farandole autour de Grand Chêne. Les musiciens, époustouflés, cessèrent de jouer et admirèrent cette forêt magnifique. C’est alors que le violon du troubadour, posé sur le sol, prit racine. Et tout près de lui un petit sapin sortit de terre et se mit à vivre. Les arbres l’accueillirent avec un bruissement de mille feuilles. La forêt avait retrouvé son âme.

 

            C’est depuis ce temps là que les arbres des forêts n’ont plus peur des luthiers.

 

 

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